Le Nigeria dispose d’un immense potentiel énergétique renouvelable, mais ses avancées dans la transition restent dispersées. Avec la création d’un Comité national dédié, le pays cherche à structurer ses efforts et à offrir plus de visibilité à sa politique énergétique.
Le vendredi 29 août, la Commission de l’Énergie du Nigeria (ECN) a lancé, aux côtés du ministère de l’Innovation, des Sciences et de la Technologie, le National Committee on Renewable Energy, Energy Efficiency, Innovation & Certification (NCREEIC). Ce nouvel organe doit promouvoir la recherche, l’innovation locale, la normalisation et la certification des technologies propres, tout en rapprochant les acteurs publics, privés et académiques.
Selon la Banque mondiale, seuls 61,2% des Nigérians ont accès à l’électricité, et à peine 32,9% en zone rurale. Le pays compte ainsi la plus vaste population non électrifiée au monde. Néanmoins, contrairement à l’Afrique du Sud et ses 13 516 MW de capacités renouvelables installées en 2024, l’Égypte (7752 MW) ou le Maroc (4659 MW), le Nigeria reste en retrait avec seulement 3079 MW, à cause d’un déficit de projets d’envergure et de stratégies claires pour attirer les investisseurs en la matière.
Des initiatives existent, mais elles sont fragmentées. L’Agence d’électrification rurale pilote des programmes décentralisés qui connaissent un succès relatif. Le projet DARES financé à hauteur de 750 millions USD par la Banque mondiale, vise à fournir de l’électricité à 17,5 millions de Nigérians.
Le National Energy Compact publié dans le cadre de la Mission300 fixe quant à lui des objectifs ambitieux : porter l’accès à l’électricité à un rythme de croissance annuel de 9%, atteindre 100% d’accès à la cuisson propre et doubler la part du renouvelable dans le mix, de 22% à 50% d’ici 2030, avec un besoin d’investissements privés estimés à 15,5 milliards USD.
Le NCREEIC pourrait devenir l’outil qui manquait jusque-là pour réaliser cette ambition. Reste à savoir s’il saura transformer les annonces en projets concrets et offrir au Nigeria la lisibilité dont disposent déjà d’autres pays africains.





























