En Afrique de l’Ouest, le Ghana est l’un des principaux producteurs d’anacarde. Comme dans la majorité des pays de la sous-région, la transformation peine encore à se développer, au détriment des exportations de la matière première sous forme brute.
Au Ghana, l’Association des transformateurs d’anacarde (ACPG) s’est fixé pour objectif de porter le volume de noix de cajou transformé par an à 85 000 tonnes d’ici 2026. C’est ce qu’a annoncé Antonio Manuel Caramelo Raposo, président de l’ACPG dans des propos relayés le 8 septembre par les médias locaux.
Cette ambition, si elle se concrétise, marquerait un bond significatif sur ce segment d’activité qui peine à se développer. En comparaison, les données compilées par l’Alliance africaine du cajou suggèrent que 45 360 tonnes de noix de cajou ont été transformées par l’industrie locale en 2024, ce qui représentait alors 18 % de la récolte nationale cette année-là (252 000 tonnes).
Pour atteindre cet objectif, l’ACPG compte sur un renforcement de la collaboration entre transformateurs, producteurs, gouvernement et partenaires au développement, pour la mise en place d’un nouveau cadre stratégique en vue de surmonter les défis structurels qui minent l’émergence du secteur, entre la concurrence avec les exportateurs étrangers qui proposent de meilleurs prix aux producteurs et le coût de transformation jugé élevé.
« Nos transformateurs opèrent sous une pression intense. L’absence d’un approvisionnement fiable en noix brutes, combinée à l’augmentation des coûts d’exploitation, rend difficile toute montée en puissance et la concurrence avec les transformateurs d’autres pays. L’ACPG continuera de travailler avec les parties prenantes pour garantir aux transformateurs le soutien nécessaire afin d’accroître leur capacité et de préserver les emplois au Ghana », explique-t-il.
Dans un communiqué relayé par les médias locaux en juillet dernier, l’ACPG appelait déjà le gouvernement à prendre des mesures rapides et concrètes pour soutenir l’industrie locale de transformation d’anacarde. L’association recommandait alors la mise en place de stocks tampons de matières premières pour sécuriser l’approvisionnement des usines, l’octroi de financements à faible coût afin de permettre aux transformateurs de couvrir leurs besoins opérationnels et de maintenir leur production à pleine capacité. Il a aussi été évoqué des allègements fiscaux et des subventions sur l’électricité pour diminuer les coûts énergétiques, l’un des principaux postes de dépenses des unités.
Selon les projections formulées par l’Autorité de développement des cultures arboricoles (TCDA) depuis avril dernier, la récolte de noix de cajou au Ghana est attendue à 255 000 tonnes.