Le Nigeria est le deuxième producteur africain de caoutchouc naturel après la Côte d’Ivoire. Alors que le pays affiche une contribution mineure à l’approvisionnement mondial, la filière se mobilise pour changer la donne.
Au Nigeria, la filière hévéa vise une contribution de 12 % à la production mondiale de caoutchouc. C’est ce qu’a annoncé Peter Idowu, président de l’Association nationale des producteurs, transformateurs et commerçants de caoutchouc du Nigeria (NARPPMAN), le 11 septembre dernier.
Si l’échéance pour l’atteinte de cet objectif n’a pas encore été fixée, d’après les informations relayées par l’Agence nigériane de presse (NAN), cela traduit les ambitions de croissance que nourrit la filière nigériane. Cette annonce suggère en effet qu’elle souhaite s’élever à la hauteur de la Côte d’Ivoire, premier producteur africain de la matière première et troisième sur le plan mondial derrière la Thaïlande et l’Indonésie.
Dans la nation éburnéenne la production de caoutchouc naturel a été évaluée à près de 1,9 million de tonnes en 2024, ce qui représentait alors 12,32 % de la production mondiale estimé à 14,6 millions de tonnes. En comparaison, le Nigeria peine à maintenir sa production au-dessus de 150 000 tonnes par an depuis 2013, selon les données officielles.
D’après la NARPPMAN, la stratégie pour accroître la production reposera sur l’expansion des superficies cultivées, l’intégration des petits producteurs à travers des programmes d’appui contractuels (out-growers schemes), ainsi que le développement de la transformation industrielle et de la commercialisation.
C’est dans cette optique que l’association souhaite porter à 24 le nombre d’antennes régionales dont elle dispose dans le pays, contre 18 actuellement, afin de renforcer ses actions et mieux structurer la filière.
« Le Nigeria dispose de suffisamment de terres et de ressources pour y parvenir. Nous sommes déterminés à collaborer avec les institutions publiques, les organisations privées et les partenaires internationaux pour construire une chaîne de valeur résiliente du caoutchouc », a déclaré M. Idowu.
D’un autre côté, le renforcement de la production de caoutchouc naturel devrait contribuer à diversifier l’économie du pays, principalement basée sur le secteur pétrolier et améliorer les recettes d’exportation générées dans le secteur agricole. En dépit de son rôle mineur sur le marché mondial du caoutchouc, le Nigeria a exporté pour près de 80,7 millions $ de caoutchouc naturel et dérivés, d’après les données compilées sur la plateforme Trademap.
La culture d’hévéa est principalement réalisée à travers 11 États à savoir Edo, Delta, Ondo, Ogun, Abia, Anambra, Akwa-Ibom, Cross River, Rivers, Ebonyi et Bayelsa.