Au Nigeria, la filière coton peine à se développer en dépit de l’intégration des semences OGM depuis 2018. Alors que le gouvernement pousse pour la relance de l’industrie textile en déclin, la stabilisation et l’augmentation de la production sont désormais un impératif.
Le lundi 25 août dernier, un protocole d’accord (MoU) a été signé entre le Nigeria et le Brésil dans les domaines de la science, de la technologie et de l’innovation dans le cadre de la visite d’État du président Bola Tinubu à son homologue brésilien Luiz Inácio Lula da Silva. Dans un communiqué publié le 28 août, Uche Geoffrey Nnaji, ministre nigérian de l’Innovation, de la Science et de la Technologie, a révélé que ce nouveau partenariat vise à soutenir la filière coton à travers la coopération dans le domaine de la biotechnologie et le transfert de technologies agricoles.
« Le Nigeria entend s’appuyer sur l’expérience du Brésil pour l’optimisation des cycles de culture, la résistance aux ravageurs, les essais de performance des semences, ainsi que sur le partage des données de recherche de l’Association brésilienne du coton (ABRAPA) avec des institutions nigérianes telles que l’Agence nationale de développement de la biotechnologie (NABDA), l’Agence nationale de recherche et de développement spatiaux (NASRDA) et la Commission de l’énergie du Nigeria (ECN), afin de favoriser l’adaptation et l’innovation dans le pays », explique le responsable.
Le Brésil constitue actuellement comme le 3ème producteur mondial de coton derrière l’Inde et la Chine avec une production de 3,7 millions de tonnes réalisée en 2024/2025. Les données compilées par le Département américain de l’agriculture (USDA) indiquent en outre que 99 % de cette production est réalisée avec des cultures OGM.
Un impératif pour la filière nigériane
L’enjeu pour le Nigeria est d’accroître la productivité de sa filière coton dont la production a globalement stagné sur la dernière décennie en dépit de l’adoption du coton OGM depuis 2018. Les données compilées par le Service national de vulgarisation agricole et de liaison pour la recherche (NAERLS) indiquent par exemple que la production de coton graine au Nigeria était estimée à près de 303 000 tonnes en 2008, soit presque autant qu’en 2024 (304 000 tonnes). Par ailleurs, la volonté affichée par le gouvernement de relancer l’industrie textile locale pourrait créer une plus grande demande de coton que la filière nigériane peine déjà à satisfaire.
En juillet dernier, par exemple, l’État d’Ogun s’est associé au promoteur et exploitant panafricain de parcs industriels Arise IIP pour la réalisation du projet de construction d’une usine de confection textile d’un coût total de 2 milliards $, qui sera dotée d’une capacité de production de 4,4 millions de vêtements par jour. Un développement qui intervient quelques mois après l’annonce, en avril 2025, de la décision du gouvernement de créer un organe de régulation de l’industrie textile.
Au Nigeria, les principales régions productrices de coton telles que Katsina, Bauchi, Kano, Sokoto, Kaduna ou encore Kebbi sont majoritairement situées dans le nord du pays.