Après plus d’une décennie de travaux, l’Éthiopie avait annoncé avoir achevé la construction du Grand barrage de la Renaissance (GERD) sur le Nil Bleu, à une trentaine de kilomètres de la frontière soudanaise.
L’Éthiopie a procédé ce mardi 9 septembre 2025 à l’inauguration officielle du Grand Barrage de la Renaissance éthiopienne (GERD), une infrastructure estimée à 4 milliards de dollars.
Devenu le plus grand barrage hydroélectrique d’Afrique, le Grand Barrage de la Renaissance Éthiopienne (GERD) dispose d’une capacité de production visée de 5000 mégawatts et d’un réservoir de 74 milliards de mètres cubes. Sa mise en service permettra d’alimenter en électricité des millions d’Éthiopiens tout en soutenant l’essor de secteurs clés comme l’industrie manufacturière et l’agriculture.
Cette inauguration intervient dans un climat de tensions persistantes avec l’Égypte et le Soudan. Depuis le lancement du projet en 2011, le Caire et Khartoum expriment de profondes inquiétudes quant à leur sécurité hydrique. L’Égypte dépend du Nil pour près de 90% de ses besoins en eau douce en particulier pour l’agriculture.
Selon son ministère des Ressources en eau, le pays ne dispose actuellement que de moins de 60 milliards de mètres cubes d’eau par an alors que ses besoins s’élèveraient à environ 114 milliards. Le Caire redoute qu’un remplissage mal coordonné du réservoir ne compromette sérieusement son approvisionnement.
Le Soudan quant à lui, reste partagé entre soutien et méfiance. Si le pays reconnaît les bénéfices potentiels du barrage, il s’inquiète également des conséquences que le projet pourrait avoir sur ses propres barrages et zones agricoles situées en aval.
En 2015, les trois pays avaient signé une déclaration de principes les engageant à parvenir à un accord mutuellement acceptable. Pourtant, le remplissage du réservoir entamé unilatéralement par l’Éthiopie en 2020 s’est poursuivi sans qu’un compromis global ne soit trouvé. L’ONU avait recommandé en 2021 la reprise des négociations sous l’égide de l’Union africaine, mais aucune avancée significative n’a été enregistrée depuis.