Dans une Afrique où le coût reste un facteur déterminant en matière de transport aérien, l’arrivée future de comparateurs de billets optimisés à l’IA pourrait élargir l’accès aux voyages et bouleverser l’activité des agences locales.

Google a annoncé il y a quelques jours le lancement de Flight Deals, une nouvelle fonctionnalité de son comparateur de vols Google Flights. L’outil basé sur l’intelligence artificielle aide les voyageurs à trouver rapidement et automatiquement les billets d’avion les moins chers, contrairement aux comparateurs classiques tels que Skyscanner, Kayak, etc. Pour l’heure, il est déployé aux USA, au Canada et en Inde, et devrait prochainement s’étendre à l’Europe.

Si l’Afrique n’est pas encore au programme, un tel service constitue une tendance à surveiller. Le coût du transport reste en effet l’un des principaux freins à la mobilité aérienne en Afrique. Selon l’association continentale des compagnies aériennes (AFRAA), les prix des billets y figurent parmi les plus élevés au monde en raison de taxes importantes atteignant parfois 40% des tarifs et de marchés peu libéralisés. Selon un récent rapport de l’entité sur la fiscalité aérienne, les taxes au Gabon par exemple peuvent atteindre 297,9 USD par billet.

Or, les plateformes numériques internationales redessinent progressivement les habitudes de consommation en la matière. En s’imposant comme des intermédiaires incontournables pour répondre au mieux aux attentes des voyageurs africains, elles pourraient avoir un fort impact sur les ventes de billets.

Un déploiement de ce comparateur intelligent pourrait ainsi avoir des répercussions directes sur les agences de voyages locales, dont les marges bénéficiaires dépendent en partie du manque de visibilité des options avantageuses en termes de billets. Face à une plateforme numérique mondiale offrant transparence et rapidité, ces acteurs pourraient avoir à adapter leurs offres.