Au Malawi, le secteur minier n’a représenté que 0,7% du PIB et 3,5% des revenus de l’Etat en 2023, selon la Banque mondiale. Cette contribution pourrait néanmoins augmenter les prochaines années, alors que plusieurs projets miniers sont en cours de développement.
Dans une note publiée le lundi 24 mars, la compagnie minière australienne Sovereign Metals a annoncé qu’elle prévoit de lever 40 millions de dollars australiens (environ 25 millions USD) par le biais d’un placement privé, afin de couvrir les coûts de développement de son projet de rutile-graphite Kasiya au Malawi.

Ce développement illustre les efforts des opérateurs miniers pour accélérer le développement de leurs projets dans un contexte de ruée vers les minéraux critiques. Il soutient par la même occasion les perspectives d’une hausse des revenus miniers pour le pays. D’après les données de la Banque mondiale, le secteur minier malawite n’a représenté que 0,7% du PIB et 3,5% des revenus nationaux en 2023. Un apport jugé encore marginal par l’institution de Bretton Woods, qui indique que ce secteur a le potentiel de porter sa contribution au PIB à 10% d’ici 2063.
Cet objectif est déjà soutenu par le développement de projets miniers comme Kasiya, lequel devrait générer 16 milliards USD sur une durée de vie de 25 ans d’après une étude de préfaisabilité publiée par Sovereign Metals en 2023. Il y a aussi le projet de terres rares Kangankunde (Lindian Ressources), dont la mise en service est prévue au premier trimestre 2026, pour une production totale de 685 716 tonnes de concentré de terres rares sur une période de 45 ans.

Parallèlement, le Malawi s’apprête à relancer l’exploitation de l’uranium de Kayelekera, où l’opérateur Lotus prévoit une reprise des opérations au troisième trimestre 2025 avec une production totale de 19,3 millions de livres sur 10 ans. Ces différents développements s’inscrivent dans un contexte global où la demande de ces minerais stratégiques est appelée à croître avec la transition énergétique.
À titre d’exemple, l’approvisionnement en graphite qui est essentiel dans la confection des batteries des véhicules électriques, pourrait connaître une pénurie dans les années à venir alors que BMI estime qu’il faudrait 97 nouvelles mines de graphite d’ici 2035 pour répondre à la demande. Même scénario pour l’uranium qui connaît un regain d’intérêt ces dernières années, notamment après qu’une vingtaine de pays développés se sont engagés lors de la COP28 à tripler la capacité mondiale d’énergie nucléaire installée d’ici 2050.

Les terres rares sont aussi au cœur de ces dynamiques, en raison de leur rôle essentiel pour la fabrication des générateurs d’éoliens. Il faut par ailleurs souligner que l’exploitation de ces différents minerais fait partie des potentiels leviers de la croissance anticipée par la Banque mondiale, qui estime qu’elle pourrait permettre de générer 29,76 milliards USD de revenus d’exploitation cumulés au Malawi d’ici 2040.