Selon les données publiées par l’UNESCO en 2024, près de 85 % des crimes commis contre les journalistes dans le monde demeurent impunis, soulignant la persistance des risques auxquels sont exposés les professionnels des médias.
Dans un communiqué publié le 2 novembre, à l’occasion de la Journée internationale de la fin de l’impunité pour les crimes commis contre les journalistes, la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) a appelé les États africains à durcir les sanctions contre toutes les formes d’attaques visant les professionnels des médias.
L’institution panafricaine condamne les agressions, détentions arbitraires, intimidations et cyberharcèlements, rappelant que ces actes violent la liberté d’expression garantie par l’article 9 de la Charte africaine des droits de l’homme.
La Commission observe que les violences, autrefois majoritairement physiques, se déplacent désormais dans l’espace numérique. Elle signale une hausse préoccupante des attaques en ligne, souvent à caractère sexiste. Selon une étude publiée en 2022 par le Centre international pour les journalistes, 73 % des femmes journalistes déclarent avoir subi une forme de violence numérique, dont 25 % de menaces physiques et 18 % de menaces sexuelles.
Face à cette nouvelle donne, la Commission recommande que les États adoptent des lois « sensibles au genre », enquêtent systématiquement sur ces crimes et intègrent la protection des femmes journalistes dans leurs cadres juridiques — comme le stipule sa résolution ACHPR/Res. 522 (LXXII) 2022.
Pour la CADHP, réduire au silence un journaliste revient à fragiliser la démocratie et priver les citoyens de leur droit à l’information. Elle rappelle que la cybersécurité des médias et la lutte contre la violence en ligne sont des enjeux essentiels pour garantir un environnement libre, ouvert et sûr pour les professionnels de l’information.
Cet appel intervient dans un contexte de montée préoccupante des atteintes à la liberté de la presse. Le rapport 2024 de l’International Press Institute (IPI) fait état de 376 incidents de violations ou menaces contre la presse en Afrique subsaharienne, impliquant au moins 480 journalistes.




























