Le Soudan du Sud cherche à réduire sa dépendance logistique et faciliter ses exportations de brut en diversifiant ses débouchés maritimes. L’accord signé avec Djibouti pour développer des ports fluviaux et secs s’inscrit dans une stratégie plus large de modernisation des infrastructures et d’intégration régionale.
Enclavé et dépendant quasi exclusivement de ses exportations de brut, le Soudan du Sud multiplie les initiatives pour diversifier ses débouchés maritimes et sécuriser ses flux commerciaux. Cette stratégie vise à réduire les vulnérabilités liées aux tensions régionales et à s’ancrer dans une dynamique d’intégration logistique régionale.
La plus récente démarche en ce sens a été la signature fin août d’un protocole d’accord avec Djibouti pour développer des ports fluviaux et secs au Soudan du Sud. Ce développement complète une initiative à vocation régionale actée plus tôt en février, et relative à la création de l’Autorité du corridor Djibouti – Éthiopie – Soudan du Sud – Ouganda (DESSU).
Le pétrole représente près de 90% des recettes d’exportation du pays. Or, les infrastructures existantes et les itinéraires de transit exposent Juba à des risques géopolitiques et logistiques. L’ouverture de nouveaux corridors maritimes, notamment via Djibouti, se présente comme une réponse stratégique pour garantir la continuité des exportations. Le terminal de vrac liquide de Damerjog en cours d’opérationnalisation, pourrait ainsi devenir une porte de sortie essentielle pour le brut sud-soudanais.
Au-delà des hydrocarbures, Juba mise sur le développement de ports secs, de plateformes logistiques et de corridors multimodaux reliant les réseaux routiers aux voies fluviales du Nil Blanc, afin d’intensifier les échanges d’autres catégories de produits. Ces infrastructures devraient permettre selon les autorités, de fluidifier le commerce, d’abaisser les coûts de transport et de créer des opportunités économiques dans des secteurs connexes comme le fret routier, la manutention portuaire ou encore les services.
L’objectif affiché est d’accélérer la diversification de l’économie nationale. L’insécurité alimentée par la présence de groupes armés dans certaines zones du pays, ainsi que les conflits armés qui secouent la région demeurent néanmoins l’un des principaux freins à la mise en œuvre des initiatives envisagées. À cela s’ajoute la volatilité des prix du pétrole qui fragilise la capacité du pays à mobiliser les ressources financières indispensables au développement des infrastructures logistiques.





























