La production industrielle d’or au Burkina Faso est passée de 67 tonnes d’or en 2021 à 53 tonnes en 2024. Sur la même période, le prix de l’or a presque doublé, limitant son impact sur les revenus miniers du pays.
Trois des cinq plus grandes mines d’or du Burkina Faso ont enregistré une baisse cumulée de 20 % en glissement annuel de la production au premier trimestre 2025. Avec 173 721 onces extraites sur la période, Essakane, Sanbrado et Bomboré ont néanmoins vu leurs revenus progresser, portés par un prix de l’or plus élevé.
Iamgold a annoncé le 6 mai avoir vendu 95 000 onces d’or issues de sa mine d’Essakane pour un chiffre d’affaires de 276,9 millions $, en hausse de 2 % sur un an, bien que le volume vendu ait reculé par rapport aux 130 000 onces écoulées un an plus tôt. Même tendance chez West African Resources dont les ventes à Sanbrado sont passées de 49 509 à 48 338 onces en un an, mais les revenus ont bondi de 40 % à 218,25 millions $. Orezone, de son côté, a vu les recettes de Bomboré grimper de 64,5 % à 82,5 millions $ au premier trimestre 2025, en dépit d’une baisse de 7 % du volume vendu, à 28 943 onces.
Cette hausse des revenus est la conséquence directe de la flambée du cours de l’or sur les marchés mondiaux. Après une hausse d’environ 30 % en 2024, le métal jaune a successivement franchi la barre de 3000 $ l’once, puis de 3500 $ l’once cette année, en raison des turbulences dans l’économie mondiale et des risques géopolitiques et sécuritaires notamment. Cette situation permet jusqu’ici au Burkina Faso de résister à la baisse de sa production industrielle d’or, qui est passée de 67 tonnes d’or en 2021 à 53 tonnes en 2024.
Au-delà des revenus plus importants générés directement par la hausse des prix, le gouvernement burkinabè bénéficie par ailleurs d’une prime supplémentaire grâce au taux de redevance variable adopté en 2023 sur les ventes. Selon le décret en question, le taux de redevance passe de 5 à 6 % lorsque le prix au comptant du métal jaune est supérieur à 1 500 dollars l’once, à 6,5 % pour un prix au-dessus de 1 700 dollars l’once et 7 % lorsque l’or s’échange au comptant à plus de 2 000 dollars l’once.
Pour autant, Ouagadougou cherche à inverser la tendance, après trois années consécutives de baisse de la production industrielle d’or. De nouveaux permis d’exploitation d’or, au niveau industriel et pour l’exploitation semi-mécanisée ont ainsi été octroyés ces derniers mois, permettant d’espérer la mise en service prochaine de nouvelles mines d’or. C’est le cas du projet Kiaka de l’australien West African Resources ou du projet Niou du russe Nordgold. Quant à Orezone, la compagnie canadienne travaille sur un plan visant à augmenter la production d’or à Bomboré.




























