Alors que l’Afrique cherche à valoriser son capital humain dans un contexte d’internationalisation de l’enseignement supérieur, le Nigeria intensifie ses efforts pour offrir des formations de niveau international.
Le gouvernement fédéral nigérian a réaffirmé son engagement à faire de l’éducation transnationale (TNE) une stratégie centrale pour améliorer l’accès, la qualité et la durabilité de l’enseignement supérieur. Lors de la conférence Going Global 2025 organisée à Londres du mardi 28 au jeudi 30 octobre, le ministre de l’Éducation, Morufu Olatunji Alausa, a présenté le lancement du campus transnational University of Lagos – University of Birmingham. D’après lui, cette initiative vise à réduire le coût des études à l’étranger en permettant aux étudiants nigérians de suivre des programmes britanniques sans quitter le pays.
Selon Sir Steve Smith, ambassadeur britannique de l’éducation, ce modèle représente « un renforcement institutionnel plutôt qu’une entreprise à but lucratif ». Le campus s’appuie sur des collaborations préexistantes entre universités nigérianes et britanniques, notamment le programme commun de master en droit UNILAG–Université de Dundee. Il proposera des formations en intelligence artificielle, robotique et codage, soutenues par des échanges académiques et de recherche.
Au-delà de l’innovation pédagogique, cette démarche reflète la volonté du Nigeria d’ancrer la formation dans une vision de développement endogène. Elle s’inscrit dans l’agenda « Renewed Hope » du président Bola Ahmed Tinubu, qui place l’éducation au cœur du développement économique et social. Selon le ministre nigérian, le gouvernement souhaite, à travers la TNE, attirer des universités de rang mondial pour renforcer la compétitivité de ses établissements, former des talents capables de répondre aux besoins de l’économie numérique et positionner le pays comme pôle régional d’excellence académique.
Le lancement de ce campus intervient alors que le Nigeria est confronté à un départ massif de ses talents. Selon le Bureau britannique des statistiques, plus de 76 % des étudiants nigérians au Royaume-Uni ont changé de visa d’études à un visa non-études dans un délai inférieur à trois ans, révélant une fuite préoccupante de talents directement liée à la formation à l’étranger. Par ailleurs, une étude publiée en 2025 par African Leadership University révèle que seulement 44 % des diplômés africains envisagent de rester sur le continent après leurs études.



























