Malgré sa restructuration, l’Afrique reste « l’endroit où il faut être » pour Anglo American

En mai 2024, Anglo American annonçait un plan de restructuration visant à recentrer son portefeuille sur le cuivre, le minerai de fer et les nutriments agricoles. Cette initiative impliquait la scission entre le groupe et ses divisions platine et diamants, principalement actives en Afrique.

Pour Duncan Wanblad, PDG d’Anglo American, l’Afrique reste la région minière privilégiée où il faut être présent au vu des dernières tendances liées à l’approvisionnement en ressources essentielles comme le cuivre. Il faut noter que cette réflexion, qui suppose un certain intérêt du groupe britannique pour le potentiel minier africain, survient pendant qu’il déroule un plan de restructuration impliquant une réduction de sa présence opérationnelle sur le continent.

Dans le cadre de ce plan annoncé en mai 2024, Anglo American s’est déjà séparé d’Anglo American Platinum (aujourd’hui Valterra Platinum), sa division sud-africaine spécialisée dans les métaux du groupe platine. La compagnie mène une procédure parallèle visant à céder ses parts (85%) dans le groupe diamantaire De Beers, dont l’Afrique constitue le cœur des activités, notamment au Botswana, en Namibie ou encore en Angola.

Après ce recentrage de son portefeuille, la présence africaine d’Anglo American devrait se limiter à Kumba Iron Ore (opérateur de la mine de minerai de fer sud-africaine Sishen), ainsi qu’à des opérations de manganèse en Afrique du Sud. Le groupe entend renforcer son implication dans le cuivre, tout en mettant l’accent sur le minerai de fer et les nutriments agricoles. Pour autant, si l’on en croit Duncan Wanblad, il espère renforcer son empreinte sur le continent dans les années à venir.

« Je regarde ce dont le monde a besoin en termes de minéraux, je pense que l’Afrique est l’endroit où il faut être. […]. J’espère que nous serons aussi grands que nous l’étions en Afrique dans quelques années » a-t-il déclaré, selon des propos relayés par Reuters. Une sortie qui apparait pertinente si l’on considère le potentiel diversifié de l’Afrique, région qui héberge selon les estimations 30% des réserves mondiales de minéraux critiques.

Le continent peut par exemple être une source stratégique de cuivre (RDC, Zambie, etc.) et de minerai de fer avec des projets d’envergure qui s’y développent, comme le gisement guinéen Simandou. Anglo American est d’ailleurs déjà actif dans le cuivre zambien à travers une coentreprise avec Arc Minerals sur le projet d’exploration ZCP. Avec ce partenariat lancé en 2023, il peut acquérir 70% d’intérêts dans cet actif en y dépensant environ 30 millions USD.

Pour l’heure, le groupe n’a pas encore précisé ses plans immédiats, alors qu’il est également engagé depuis septembre dernier dans une procédure de fusion avec le canadien Teck Resources. Cette opération prévue pour être bouclée dans un délai de 12 à 18 mois, devrait à terme marquer la naissance d’Anglo Teck, une entité valorisée à plus de 50 milliards USD et qui intégrera les cinq plus grands producteurs mondiaux de cuivre.

 

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