Au Maroc et en Afrique du Sud, la recherche s’affirme dans l’industrie naissante de l’hydrogène

Au Maroc comme en Afrique du Sud, les universités prennent leur place dans l’industrie naissante de l’hydrogène. Leurs initiatives traduisent la volonté de relier recherche, formation et production afin de renforcer la valeur ajoutée locale.

Le vendredi 5 septembre, la Vaal University of Technology d’Afrique du Sud a inauguré son Centre of Excellence for Hydrogen Energy, avec l’appui de Standard Bank. L’initiative rappelle le rôle croissant des universités africaines dans la structuration de la filière hydrogène, en amont des projets industriels et des exportations.

Cette orientation s’inscrit dans une trajectoire de long terme prise par la nation arc-en-ciel. Le programme Hydrogen South Africa (HySA) initié en 2008 visait à développer propriété intellectuelle, technologies, ressources humaines et produits nationaux dans le domaine de l’hydrogène et des piles à combustible.

En 2021, la Hydrogen Society Roadmap rappelait que « pour atteindre une chaîne de valeur hydrogène compétitive, un investissement continu en R&D est nécessaire », tout en mettant en avant l’importance des partenariats publics-privés pour transformer la recherche en projets concrets. Le nouveau centre de Vaal University s’inscrit donc dans cette logique, en associant université et finance pour accélérer la mise en œuvre.

Au Maroc, l’Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P) joue un rôle similaire. En février 2025, Oort Energy, Chariot et l’université ont activé au Royaume-Uni un électrolyseur solaire de 1 MW conçu conjointement avec l’UM6P. En avril 2024, OCP et Fortescue ont lancé une coentreprise visant à produire et commercialiser hydrogène vert, ammoniaque et engrais, accompagnée d’un centre de recherche qui serait installé à l’UM6P.

Les deux pays partagent la même conviction, à savoir que miser sur la recherche appliquée et le développement du capital humain est essentiel pour ancrer localement une partie de la valeur de la filière hydrogène. Ils cherchent ainsi à réduire leur dépendance technologique et à transformer leurs ressources en leviers industriels.

À terme, si ces centres parviennent à accumuler compétences, brevets et partenariats, ils pourront positionner leurs pays comme acteurs à part entière de la production d’hydrogène et comme exportateurs de technologies et de savoir-faire. La question reste de savoir si cette dynamique s’étendra à d’autres nations africaines qui cherchent également à se positionner sur le marché de l’hydrogène.

 

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