En plus des flux débarquant par voies aérienne et terrestre, le Bénin table aussi sur les arrivées de croisiéristes pour atteindre son objectif de 2 millions de touristes par an. Une ambition qui commence à se concrétiser avec l’arrivée de 3 grands paquebots en 2 mois.
En deux mois, le port de Cotonou a accueilli trois paquebots de croisière, un indicateur encourageant dans la stratégie du Bénin visant à booster son industrie touristique. L’accostage du Crystal Symphony, du SH Diana et du Seabourn Sojourn respectivement les 25 et 18 avril et le 9 février, semble en effet traduire un nouveau positionnement du pays sur la carte des escales prisées en Afrique de l’Ouest.
Cette ouverture progressive au tourisme de croisière apparaît comme un pas important dans la mise en œuvre du plan pour atteindre au moins 2 millions de touristes par an d’ici 2030. Une amélioration significative de la contribution du secteur au PIB est aussi prévue. Elle devrait en effet passer de 6 à 13,4% à l’horizon indiqué.
Des investissements colossaux et une diversification de l’offre
Selon les chiffres du ministère du Tourisme, le Bénin a consenti plus de 2 milliards d’euros d’investissements pour moderniser ses sites et biens patrimoniaux, mettre en place de nouveaux attraits, et construire des infrastructures de soutien pour la concrétisation de la vision.
La nouvelle carte de son écosystème touristique comprendra, d’après les autorités, des musées, des hôtels de prestige, des stations balnéaires, etc. De quoi impacter plusieurs autres secteurs connexes tels que les tour-opérateurs, l’hôtellerie, la restauration, les transports, etc. À ces investissements s’ajoutent des initiatives comme la suppression de visa pour de nombreux pays et la simplification des procédures grâce à l’e-visa.
Une destination en vogue
Résultat, le pays s’est hissé dans le Top 25 des meilleures destinations touristiques à visiter en 2025 selon le média américain AFAR, qui justifie sa sélection par son important patrimoine culturel. Le Bénin forme, avec la Wild Coast en Afrique du Sud, les deux seules destinations africaines de cette liste.
Des obstacles restent à surmonter
La dynamique en cours pourrait toutefois se heurter à de sérieux obstacles, notamment celui de la menace terroriste dans certaines zones de l’extrême-nord du pays. Les quelques attaques enregistrées dans les réserves animalières de la Pendjari et du parc W, zones frontalières du Niger et du Burkina Faso (des pays où sévit le jihadisme) les ont fait classer zones à risque par plusieurs pays, notamment européens.
Aussi, malgré les investissements, un rythme soutenu des flux pourrait rapidement révéler les limites des infrastructures actuelles. De même, la nécessité de maintenir des standards élevés en matière d’expérience touristique induit l’impératif de la disponibilité d’un capital humain professionnel.
Il faut rappeler que même s’il atteignait les 2 millions de visiteurs par an, le Bénin resterait encore loin des leaders actuels de l’industrie touristique africaine, à savoir le Maroc, l’Égypte, la Tunisie, l’Afrique du Sud. Avec son offre de croisières déjà très développée, associée aux flux par voies aériennes, le Maroc à lui seul a accueilli plus de 17 millions de visiteurs en 2024.





























