D’après la Banque mondiale, le coût d’un transfert de 200 $ vers l’Afrique subsaharienne s’élève à 7,9 %, l’un des plus élevés au monde. Étant donné l’importance des remises migratoires pour l’économie de la région, l’OMC s’engage à aider à réduire ces frais pour l’Afrique subsaharienne.
La réduction des coûts d’envois de fonds des migrants peut permettre de soutenir le développement des pays les moins avancés, qui en sont les principaux bénéficiaires. C’est ce qu’a indiqué Xiangchen Zhang (photo), directeur général adjoint de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), à l’occasion du forum public 2024 de l’institution.
Au cours d’un panel consacré aux remises migratoires et au développement, il est revenu sur l’importance de cette manne financière pour les pays pauvres ainsi que les contraintes qui freinent le développement de son potentiel.
« Les migrants utilisent les envois de fonds pour soutenir leurs familles, l’éducation de leurs frères et sœurs. Donc si nous pouvons réduire ce que cela leur coûte, nous pourrons soutenir le développement de leurs pays », a déclaré M. Zhang. Il a par ailleurs ajouté que le potentiel d’investissement des remises migratoires en fait un sujet de premier plan pour des organisations internationales comme l’OMC et pour les pays en développement, particulièrement ceux d’Afrique.
D’après la Banque mondiale, les envois de fonds vers l’Afrique subsaharienne devraient croître de 1,5% en 2024 à 54 milliards $, après un léger ralentissement de 0,3% en 2023. Bien que de nombreux pays de la région dépendent fortement des remises comme la Gambie (23% du PIB), le Lesotho (22% PIB), les Comores (21% du PIB), la région continue d’afficher les coûts les plus élevés au monde en matière de transfert d’argent. Selon les chiffres de la Banque mondiale, il faut débourser en moyenne 7,9% du montant, pour envoyer 200 $ vers l’Afrique subsaharienne.
Parmi les raisons qui expliquent cette hausse figurent entre autres les difficultés liées à la régulation, aux frais élevés prélevés par les banques, les agences de transfert d’argent ou encore aux taux de change élevés. Pour pallier cette situation, les experts de l’OMC appellent à renforcer la régulation dans le secteur, à améliorer « la transparence sur les commissions de change » perçues par les opérateurs de services de transfert d’argent.
Le panel a également recommandé de renforcer l’inclusion financière. Une stratégie qui pourrait permettre d’assécher les réseaux informels de transferts d’argent qui continuent de capter une part importante des remises migratoires.
« L’OMC doit travailler de concert avec d’autres organisations internationales ainsi que les institutions financières pour discuter de ces problématiques de manière collective », a insisté Xiangchen Zhang.