Elu 5e président du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye est le plus jeune chef d’Etat du pays. Dans son discours d’investiture ce mardi, le nouveau président a promis de réformer la justice et les institutions tout en assurant les pays amis et partenaires de son engagement à un partenariat bénéfique.
Au Sénégal, le nouveau président Bassirou Diomaye Faye (photo) a pris fonction à la tête de l’Etat. Devant un parterre d’invités et de chefs d’Etat présents pour la cérémonie d’investiture, le nouveau dirigeant a prêté serment dans l’enceinte du Palais des expositions de Diamnadio.
« Je jure de remplir fidèlement la charge de président de la République du Sénégal, d’observer comme de faire observer scrupuleusement les dispositions de la Constitution et des lois, de consacrer toutes mes forces à défendre les institutions constitutionnelles, l’intégrité du territoire, l’indépendance nationale, et de ne ménager aucun effort pour la réalisation de l’unité africaine », a déclaré le chef d’Etat sous les acclamations de l’assistance.
Désormais cinquième président du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye devra faire face à de nombreux défis politiques et économiques, à la hauteur des aspirations de ses électeurs. Dans un pays où la hausse du coût de la vie est constamment dénoncée, l’ancien inspecteur des finances sera particulièrement attendu sur les chantiers de l’amélioration du niveau de vie général de la population, de la création d’emplois, du renforcement de la sécurité alimentaire, et de la lutte contre la corruption à tous les niveaux de l’appareil étatique. La fin de « l’hyperprésidentialisme » à travers le renforcement des institutions de contre-pouvoir et la recherche d’une souveraineté économique sont surtout deux des principaux axes du programme porté par M. Diomaye Faye.
« Je suis conscient que les résultats sortis des urnes expriment un profond désir de changement systémique. A travers mon élection, le peuple sénégalais s’est engagé dans la voie de la construction d’un Sénégal juste, d’un Sénégal prospère dans une Afrique en progrès » a-t-il déclaré.
« J’entends clairement la voix des élites décomplexées qui disent haut et fort notre aspiration commune à plus de souveraineté, au développement et au bien-être. Au côté de mes pairs africains, je réaffirme l’engagement du Sénégal à renforcer les efforts déployés pour la paix, la sécurité, la stabilité et l’intégration africaine. Aux pays amis et aux partenaires, je réaffirme l’engagement et l’ouverture du Sénégal à des échanges respectueux de notre souveraineté, conformément aux aspirations de notre peuple dans un partenariat mutuellement gagnant », a-t-il ajouté.
Pour rappel, quelques jours après son élection, Bassirou Diomaye Faye avait appelé dans un discours à réformer la CEDEAO. Ces réformes devraient concerner la question de la monnaie commune que le chef d’Etat a évoqué durant la campagne. Mais selon certains analystes, le dirigeant pourrait jouer un rôle de premier plan dans les négociations entre les trois pays de l’AES et la CEDEAO, en vue de leur éventuel retour au sein de l’organisation.
D’ailleurs la présence dans l’assemblée des chefs d’Etat de la CEDEAO et des représentants des gouvernements de transition du Mali, du Burkina Faso et du Niger laisse indiquer que le nouveau pouvoir sénégalais entend discuter avec toutes les parties pour promouvoir l’intégration régionale. Désormais, la nomination d’un gouvernement est attendue, avec un regard particulier sur le rôle que pourrait jouer Ousmane Sonko au sein ou en dehors de celui-ci.