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RSF, l’AFP, Facebook et d’autres étendent leurs initiatives de vérification des faits

En Afrique, Reporters sans frontières (RSF) aidera les médias à lutter contre les infox. En effet, le lancement du programme Journalism Trust Initiative (JTI) de l’ONG, désormais disponible au Sénégal, au Mali et au Togo, a été annoncé le 12 octobre dernier en marge d’un séminaire or-ganisé au Sénégal sur la lutte contre les propos haineux et les infox. L’idée de cette initiative est de faire collaborer le maximum de médias avec les grands acteurs du secteur de la publicité pour que les revenus publicitaires reçus par les plateformes publiant des infos reviennent aux médias fournissant les informations justes.

En Afrique, Reporters sans frontières (RSF) aidera les médias à lutter contre les infox. En effet, le lancement du programme Journalism Trust Initiative (JTI) de l’ONG, désormais disponible au Sénégal, au Mali et au Togo, a été annoncé le 12 octobre dernier en marge d’un séminaire organisé au Sénégal sur la lutte contre les propos haineux et les infox. L’idée de cette initiative est de faire collaborer le maximum de médias avec les grands acteurs du secteur de la publicité pour que les revenus publicitaires reçus par les plateformes publiant des infox reviennent aux médias fournissant les informations justes.
Actuellement, au Sénégal, le projet est testé en collaboration avec le Syndicat des professionnels de l’information et de la communication (Synpics). Dans les faits, le partenariat entre les deux parties consistera à l’organisation d’une série de formations pour les journalistes des médias locaux. « Nous estimons que si les journalistes sont bien formés et bénéficient de sessions de renforcement de capacités de ce genre pour leur mise à niveau, ils seront plus libres, parce que mieux préparés pour faire face aux nouveaux défis de leur métier », a expliqué Assane Diagne, directeur du bureau Afrique de l’Ouest de RSF.
Au Mali et au Togo, RSF travaille respectivement avec le soutien de la Fondation suisse Hirondelle et le Conseil national des patrons de presse (Conapp). Selon une étude de Global Disinformation Index, les infox rapportent aux sites qui les publient plus de 235 millions de dollars par an, somme qui pourrait plutôt servir à récompenser les plateformes fournissant des informations justes.
Le nombre d’initiatives lancées pour lutter contre les infox dans la région se multiplie. Facebook, qui avait déjà lancé son projet de fact-checking au Sénégal, a annoncé le 10 octobre dernier l’extension de son programme de vérification des faits par des organismes tiers (Third-Party Fact-Checking) à dix nouveaux pays d’Afrique subsaharienne, dont la République Démocratique du Congo, la Côte d’Ivoire, la Guinée Conakry et le Burkina-Faso. Ce programme, conduit en partenariat avec l’Agence France Presse (AFP), Les Observateurs de France 24, Pesa Check et Dubawa, s’inscrit dans le cadre de l’intensification des efforts engagés par la plateforme pour aider à évaluer l’exactitude et la qualité des informations qu’on trouve sur Facebook et réduire la propagation des fausses nouvelles.
En collaboration avec un réseau d’organisations de fact-checking certifiées par l’IFCN (International Fact-Checking Network), le programme de vérification des faits de Facebook sera désormais disponible en Éthiopie, en Zambie, en Somalie et au Burkina Faso grâce à un partenariat avec l’AFP ; en Ouganda et en Tanzanie par le biais de Pesa Check et de l’AFP ; en République Démocratique du Congo (RDC) et en Côte d’Ivoire grâce à Les Observateurs de France 24 et l’AFP ; en Guinée Conakry via Les Observateurs de France 24 et enfin au Ghana avec l’aide de Dubawa. Ces différents pays rejoignent l’Afrique du Sud, le Kenya, le Nigeria, le Cameroun et le Sénégal, déjà bénéficiaires du programme de la plateforme via l’organisation Africa Check.
Les avis et signalements de la communauté font partie des nombreux signaux que Facebook prend en compte pour détecter les informations potentiellement fausses qui sont présentées aux organismes de vérification. Les articles locaux, de même que les photos et vidéos peuvent faire l’objet d’une vérification. Si un des partenaires identifie une information comme fausse, Facebook la fait apparaître plus bas dans le fil d’actualité ce qui fait baisser considérablement l’audience qui y est exposée et réduit immédiatement sa portée.
S’exprimant sur cette annonce, Kojo Boakye, responsable affaires publiques de Facebook en Afrique subsaharienne a déclaré : « L’élargissement de notre programme de vérification des faits par des organismes tiers à 15 pays d’Afrique en un peu plus d’un an, couplé au récent développement du même programme dans les langues locales africaines, témoigne de notre engagement envers le continent. Agir pour contribuer à la lutte contre les fausses nouvelles sur Facebook est une responsabilité que nous prenons au sérieux. Nous avons bien conscience que la désinformation est un problème, et ce sont là des étapes importantes pour continuer à s’attaquer à ce défi. Nous savons que la vérification des faits par une tierce partie n’est pas la seule solution, elle n’est qu’une des nombreuses initiatives dans lesquelles nous investissons pour aider à améliorer la qualité de l’information que les gens voient sur Facebook. Nous avons déjà fait de grands progrès et nous continuerons d’investir pour faire en sorte que Facebook demeure un espace qui accueille toutes les opinions mais pas les fausses informations ». Dès lors qu’un média de vérification aura rédigé un article donnant davantage d’informations sur une actualité, Facebook le fera apparaître dans les articles connexes sur le fil d’actualité sous la publication concernée. Les administrateurs de la page recevront également une notification s’ils partagent des actualités qualifiées fausses et les personnes qui ont partagé cette information ou sur le point de le faire seront également averties, pour pouvoir décider d’eux-mêmes, en connaissance de cause, de ce qu’ils lisent, partagent et ce à quoi ils se veulent se fier.
Partenaire du programme à travers huit pays, en langues française et anglaise, Phil Chetwynd, rédacteur en chef central de l’AFP, a déclaré que « L’AFP se réjouit d’élargir avec Facebook son projet de vérification des faits. Nous sommes connus pour la grande qualité de notre journalisme à travers l’Afrique et nous allons mettre à profit notre réseau inégalé de bureaux et de journalistes sur le continent pour lutter contre la désinformation ».
Eric Mugendi, rédacteur en chef de Pesa Check, qui assurera la vérification des faits en swahili et en anglais, a pour sa part ajouté que « les réseaux sociaux comme Facebook n’ont pas seulement changé la façon dont les Africains consomment l’information. Ils sont souvent le principal accès au contenu numérique ou à l’Internet pour de nombreux Africains. Ils façonnent notre perception du monde, le discours public et notre façon d’interagir avec les personnalités publiques. Ce projet nous aide à élargir considérablement notre activité de vérification des faits pour débusquer les déclarations qui, autrement, pourraient causer des préjudices dans nos sociétés. Le programme nous aide à réagir plus rapidement et plus directement et nous constatons des résultats vraiment positifs dans nos interactions avec les éditeurs et le public lui-même. Ce projet aide également nos vérifications à atteindre un public beaucoup plus large que nous ne l’aurions fait autrement. Cela nous a aidé à mieux comprendre le manque d’information de qualité et les autres dynamiques virales qui sont à l’origine de la diffusion des fausses nouvelles en Afrique. Notre impact croissant est une contribution modeste mais tangible pour des sociétés mieux informées en Afrique ».
Derek Thomson, rédacteur en chef des Observateurs de France 24, qui vérifieront les actualités en RDC, en Guinée et en Côte d’Ivoire a également réagi: « Nos utilisateurs africains nous envoient constamment des images et des messages discutables qu’ils ont reçus via les médias sociaux nous demandant : ” Est-ce vrai ? Pouvez-vous vérifier ? “. Il est de notre responsabilité, en tant que journalistes spécialisés dans la vérification des faits, d’analyser l’information qui circule et faire remonter la vérité à la surface. Participer au programme de Facebook nous permet de nous assurer que nos vérifications de faits atteignent les personnes qui ont partagé ces fausses informations en premier lieu ».
Enfin, Caroline Anipah, chargée de programme Dubawa, au Ghana, a conclu que « Dubawa est ravie d’être au Ghana où la mal information et la désinformation se sont répandues en raison des progrès technologiques et de la pénétration croissante d’Internet. Dubawa a l’intention d’améliorer la qualité de l’information mise à la disposition du public dans le but ultime d’enrayer la diffusion des fausses nouvelles et de promouvoir la bonne gouvernance ».

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