Emirates reçoit un A380 avec du carburant durable d'aviation .
La compagnie aérienne a accueilli, lundi, le premier des trois A380 qu'elle doit recevoir ce mois-ci. Non sans poser une pierre pour le carburant de demain.
Après avoir troqué ses commandes d'A380 pour des A350 l'année dernière, Emirates
attendait la livraison du premier Super Jumbo d'Airbus pour compléter
la flotte de la compagnie des Émirats arabes unis. Lundi 7 décembre, Emirates a
accueilli son 116e A380, la compagnie ayant axé il y a
plusieurs années sa stratégie autour du gros porteur de l'avionneur européen.
Deux autres A380, dont la production arrive à son terme en 2021, doivent être
livrés au transporteur avant la fin du mois de décembre.
Une nouvelle classe et… un biocarburant inédit pour Emirates
Deux bonnes surprises sont à relever sur cet appareil, l'un tenant au
carburant utilisé, l'autre sur un changement historique et un virage important
pris par la compagnie.
Depuis sa naissance il y a 35 ans, Emirates n'a proposé que trois classes
distinctes de voyage : la classe Économique, la classe Affaire, et la Première
classe. Avec l'appareil réceptionné lundi, elle pourra en proposer une
quatrième : l'Économie Premium. Une nouveauté attendue et nécessaire,
puisqu'elle offre une alternative supplémentaire, à la fois à la classe
affaires et à la classe économique, avec davantage d'espace entre les sièges et
une inclinaison plus accommodante, outre un écran plus large lui aussi qu'en
classe éco.
Le détail intrigant de ce vol opéré depuis les usines d'Airbus vers Dubaï
concerne surtout ce qui l'a rendu possible sur le plan énergétique. La
compagnie a en effet, pour la première fois de son histoire, alimenté un vol
par un mélange de carburant traditionnel pour avion et de carburant durable
d'aviation, ou SAF (Sustainable Aviation Fuel).
Le carburant durable d'aviation, une réduction des émissions jusqu'à 80%
Le biocarburant utilisé par Emirates, qui pour la première fois en 30 ans
a enregistré des pertes au premier
semestre, est produit à partir d'huile de cuisson usagée en Finlande,
par la société publique Neste. « Nous suivons de très près les
évolutions liées au carburant durable d'aviation et nous espérons qu'il pourra
être produit à l'échelle et à un coût compétitif », a réagi Sir Tim
Clark, le président d'Emirates. Et le dirigeant de la compagnie d'ajouter que
« c'est une étape positive vers la réduction de nos émissions
globales ».
Emirates fait partie des leaders de la coalition Clean Skies for
Tomorrow, créée par le Forum économique mondiale pour assurer la promotion
et le développement des carburants durables d'aviation. La compagnie fait déjà
état de certains efforts, elle dont l'âge moyen des appareils composant sa
flotte est de 6,5 ans.
En Europe, Air bp et Neste ont récemment signé un accord destiné à
multiplier par cinq le volume de SAF livré aux aéroports en 2020 et 2021. La
compagnie japonaise ANA a également signé un accord avec Neste, pour réduire
son niveau d'émission de 50% en 2050. Ce carburant, produit à partir de
matières premières résiduelles et de déchets 100% renouvelables, a la capacité
de réduire jusqu'à 80% des émissions de gaz à effet de serre. Une alternative
tout à fait crédible au traditionnel kérosène, en attendant l'hydrogène, sur
lequel les gouvernements et le secteur se tourneront à l'avenir.
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