Matériau essentiel aux batteries de véhicules électriques, le graphite fait l’objet d’une demande mondiale croissante. Grâce à la future mine d’Orom-Cross, l’Ouganda veut rejoindre les pays africains qui se positionnent ces dernières années sur ce marché à fort potentiel.
Blencowe Resources a annoncé le 10 juin la signature d’un protocole d’accord pour vendre 15 000 tonnes par an de concentré de graphite en paillettes ans au chinois Jilin New Technology Graphite. D’une durée de trois ans, il s’agit du premier accord de vente négocié avec succès par la compagnie britannique, active en Ouganda sur le projet de graphite Orom-Cross.
Selon Blencowe, le protocole d’accord porte sur la fraction de grande taille du graphite naturel qui sera livré par Orom-Cross. L’étude de faisabilité du projet a montré que ce type de graphite devrait représenter environ 45 % de la production initiale de la mine, soit 22 500 tonnes par an, et près de 50 % des recettes totales prévues au début de l’exploitation. Des discussions se poursuivent pour le reste de la production, y compris les plus petites tailles de graphite.
« Ce protocole d’accord est une étape clé pour la société et ce n’est qu’un début. Nous prévoyons d’annoncer plusieurs autres accords au cours des prochains mois. Jilin est une société de graphite de premier plan à l’échelle mondiale et il s’agit d’un appui solide pour le produit de graphite d’Orom-Cross », a commenté Cameron Pearce, président exécutif de Blencowe.
Leader mondial des batteries et véhicules électriques, la Chine contrôle environ 70 % de l’offre mondiale de graphite naturel et synthétique, matériaux essentiels pour cette industrie. En dehors de la Chine, le graphite d’Orom-Cross pourrait aussi attirer des acheteurs qui cherchent à réduire leur dépendance envers l’empire du Milieu, tels ceux de Corée du Sud. Également important producteur de véhicules électriques, Séoul a ainsi annoncé l’année dernière son intention de se tourner davantage vers l’Afrique pour son approvisionnement en graphite.
Avec Orom-Cross, l’Ouganda peut donc être l’un des bénéficiaires de ce regain intérêt sud-coréen pour le graphite africain. Pour le moment, le géant sud-coréen POSCO a déjà signé plusieurs accords d’approvisionnement avec des compagnies minières actives au Mozambique, à Madagascar et en Tanzanie, les trois principaux producteurs africains de graphite.