Le Nigeria est le premier producteur et exportateur africain de gingembre. Depuis 2023, l’appareil productif est confronté à une pathologie d’origine fongique qui ravage plusieurs zones de culture de l’épice.

Au Nigeria, Sabi Abdullahi, ministre d’État en charge de l’Agriculture et la Sécurité alimentaire, a procédé le 25 mars au lancement officiel d’un comité national de lutte contre la maladie fongique affectant la culture de gingembre dans certains États depuis 2023.

Selon les informations relayées par le quotidien local Independant, ledit comité est un groupe de travail composé de chercheurs, d’agents des services de vulgarisation et d’agriculteurs. Ce développement intervient alors que la filière gingembre a payé un lourd tribut l’année dernière à cette pathologie.

En effet, les données collectées par AFEX Commodities Exchange (AFEX), première bourse privée des matières premières agricoles du pays, montrent une production de moins de 100 000 tonnes en 2023 contre plus de 800 000 tonnes un an plus tôt.

Par ailleurs, M. Abdullahi a signalé que les pertes de récoltes ont occasionné un manque à gagner estimé à plus de 12 milliards de nairas (8,7 millions $) uniquement dans l’État de Kaduna, principale zone de production comptant tout de même pour plus de 80 % de l’offre nationale.

A côté de la mise sur pied d’un comité de lutte, les autorités envisagent également d’accorder un appui financier pour aider les agriculteurs à relancer la production de l’épice. D’après, le responsable, le gouvernement a prévu de dédier un fonds de 1,6 milliard de nairas (1,2 million $) à la filière gingembre pour soutenir les petits exploitants agricoles dans les États de Kaduna, Nasarawa, Plateau et le Territoire de la capitale fédérale (FTC).

Pour rappel, la filière nigériane a généré près de 41 millions $ grâce à ses expéditions de l’épice sur le marché international en 2022, selon les données compilées sur la plateforme Trade Map. En outre, le Centre du commerce international (ITC) estime que le pays le plus peuplé d’Afrique dispose d’un potentiel qui pourrait lui permettre d’exporter pour plus de 100 millions $ de gingembre par an.