Le commerce transfrontalier de produits agricoles entre le Kenya et l’Ouganda est sous tension depuis plusieurs années. Le lait figure parmi les produits qui sont souvent au centre des différends entre les deux nations. 

Au Kenya, l’Autorité en charge du secteur laitier (KDB) a donné son feu vert, le 22 avril, pour une reprise des importations de lait en poudre en provenance d’Ouganda. Cette approbation relayée par le quotidien The Monitor marque la fin de près d’un an de gel du commerce laitier entre les deux pays en raison des restrictions des autorités kenyanes sur l’octroi de permis d’exportation aux opérateurs ougandais.

Cette démarche du KDB devrait permettre aux pays de s’assurer un approvisionnement de proximité dans un contexte de baisse de la production anticipée durant les périodes de soudure entre juillet et août, décembre et février.

D’après Samson Mpiira, directeur exécutif de l’Autorité ougandaise de développement du lait (DDA), cette annonce intervient à point nommé pour la filière ougandaise qui cherchait un débouché pour écouler son surplus de production initialement destiné à l’Algérie.

« Nos producteurs ont augmenté leur production dans l’espoir d’exporter vers l’Algérie, mais un an après l’obtention du feu vert pour ce marché, aucune poudre n’a quitté les usines de lait en poudre de Kampala et de Mbarara pour Alger en raison des difficultés d’accès au marché algérien par voie maritime liées aux coûts de fret élevés alimentés par les attaques des houthis en mer rouge qui ont débuté depuis octobre 2023 », explique le responsable.

Plus largement, la reprise du commerce laitier entre les deux pays devrait contribuer à stimuler la dynamique des échanges de produits agricoles dans la région est-africaine. En dehors du lait, le flux transfrontalier de maïs fait aussi régulièrement objet de disputes notamment entre la Tanzanie et le Kenya.