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Lithium : le premier producteur africain accélère sur la transformation locale

Le Zimbabwe est le premier producteur africain de lithium. Alors que le pays a attiré ces trois dernières années plus d’un milliard de dollars d’investissements pour de nouvelles mines, le gouvernement incite les compagnies à installer localement des usines pour transformer la production.

Le Zimbabwe est le premier producteur africain de lithium. Alors que le pays a attiré ces trois dernières années plus d’un milliard de dollars d’investissements pour de nouvelles mines, le gouvernement incite les compagnies à installer localement des usines pour transformer la production.

Au Zimbabwe, le gouvernement affirme avoir reçu déjà quatre projets de transformation locale du concentré de lithium provenant de compagnies minières actives dans le pays. C’est ce qu’a rapporté lundi 20 mai, Reuters qui cite le ministre adjoint des Mines, Polite Kambamura.

« Ils présentent des plans, mais ce sont des plans à long terme que nous recevons. Quatre grands producteurs se sont manifestés […]. Nous n’allons pas nous contenter de concentrés, nous voulons que les batteries soient fabriquées ici », a indiqué le dirigeant, sans préciser l’identité des compagnies concernées.

Les sociétés chinoises Zhejiang Huayou Cobalt, Sinomine Resource Group, Chengxin Lithium Group et Tsingshan Group ont toutes investi au Zimbabwe ces dernières années, attirées par les réserves de lithium en roche dure du pays. Le gouvernement cherche à capitaliser sur ces capitaux frais pour relancer l’économie nationale en difficulté depuis plus d’une décennie, en développant une industrie locale pour alimenter le marché des batteries pour véhicules électriques, en plein boom à cause de la transition énergétique.

Des défis à relever pour le Zimbabwe

Il y a quelques mois, les autorités locales ont donné un ultimatum aux compagnies exploitant le lithium au Zimbabwe. Alors que ces dernières exportent du concentré de lithium pour le traiter en Chine, Harare leur a demandé en novembre 2023 de soumettre des plans de transformation locale pour mars 2024 au plus tard. Ce délai a finalement été prolongé de deux mois et arrive bientôt à échéance. Cependant, plusieurs obstacles restent à surmonter.

Au-delà de la mobilisation des capitaux, le Zimbabwe a notamment besoin d’une fourniture en électricité fiable, de gaz naturel et d’acide sulfurique, selon Huayou Cobalt qui a indiqué en 2023 que ces conditions ne sont pas remplies. Toujours est-il que le gouvernement dispose de moyens pour inciter les compagnies à s’inscrire dans sa vision, comme l’interdiction de l’exportation du lithium non transformé, comme le fait l’Indonésie depuis quelques années avec plusieurs minéraux.

En 2014, le gouvernement de ce pays a en effet introduit une interdiction d’exporter certains minéraux, dont le nickel. Cette décision fut soutenue par d’autres mesures comme les exigences en matière de contenu local et la consolidation des actifs nationaux par le biais d’une holding d’État qui est devenue l’un des principaux acteurs de l’industrialisation du pays. Résultat, le nombre de fonderies de nickel en Indonésie est passé de 2 avant l’interdiction à 43 en 2023, indique un rapport de mai 2024 du Centre européen de gestion de politiques de développement (ECDPM).

Il faut cependant souligner que la stratégie de l’Indonésie a été facilitée par le fait que le pays représente la moitié de la production mondiale de nickel. Même s’il est le premier producteur africain, le Zimbabwe est loin d’occuper ce statut au niveau du lithium. Harare devra ainsi trouver sa propre voie pour atteindre son objectif d’être un acteur plus important de la chaine de valeur de ce métal stratégique.

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