Depuis le début de l’année, le prix du zinc a grimpé de 27 %, atteignant 3 150 USD la tonne début octobre à la Bourse des métaux de Londres, un seuil inégalé depuis février 2023.

Cette croissance et des perspectives optimistes surviennent à un moment idéal pour la République démocratique du Congo qui s’attend à une hausse significative de sa production de zinc.

Évolution du prix du zinc, London Metal Exchange

En juillet 2024, la Gécamines et le canadien Ivanhoe Mines ont en effet mis en service la plus grande mine de zinc du pays, Kipushi. Selon l’étude de faisabilité de 2022, elle peut livrer annuellement 240 000 tonnes de zinc métal sur une durée de vie de 14 ans.

À titre de comparaison, la RDC a exporté 13 403 tonnes de zinc métal en 2023, soit 20 fois moins que la production annuelle attendue à Kipushi sur les 5 premières années d’exploitation, en moyenne 278 000 tonnes. Même si la prévision pour cette année a été revue à la baisse début octobre, passant d’une fourchette de 100 000 à 140 000 tonnes à une autre de 50 000 à 70 000 t, la production totale de zinc du pays devrait dans tous les cas croitre significativement.

Évolution des exportations de la RDC (Source : Ministère des Mines)

En plus des revenus supplémentaires qu’elle devrait directement tirer de la hausse des exportations en 2024 et à moyen terme, la RD Congo peut maximiser les retombées économiques grâce à la hausse des cours du zinc. La firme de recherche BMI, une filiale de Fitch Solutions, a estimé début octobre que le métal devrait se négocier à 2700 USD la tonne en moyenne sur la période 2024-2028. Cela contraste avec le creux de 2220 USD atteint en mai 2023.

L’agence explique ces perspectives par une 3^e baisse consécutive de la production mondiale cette année, qui devrait entrainer un déficit de 141 000 tonnes sur le marché. L’année dernière, les prix du zinc ont notamment baissé à cause d’un excédent de 196 000 tonnes. L’International Lead and Zinc Study Group (ILZSG) est allé dans le même sens en revoyant considérablement ses prévisions sur l’offre et la demande cette année. L’organisation table désormais sur un déficit d’approvisionnement de 164 000 tonnes, contre un excédent de 56 000 tonnes initialement annoncé au 1^er semestre 2024.

Si les prix du zinc bénéficient actuellement du déficit, la situation pourrait toutefois changer à nouveau en cas de rétablissement d’une offre suffisante sur le marché. Alors que l’ILZSG prévoit un excédent de 148 000 tonnes en 2025, les prix pourraient ainsi à nouveau chuter comme en 2023.