Le royaume réévalue sa position sur les cryptomonnaies, interdites depuis 2017. Toutefois, leur utilisation s'est discrètement maintenue dans des circuits informels.
Le Maroc prépare actuellement une loi pour autoriser et réglementer les cryptomonnaies, a annoncé le mardi 26 novembre, lors d’une conférence internationale à Rabat, Abdellatif Jouahri, gouverneur de Bank Al Maghrib (BAM), la Banque centrale du Maroc.
Un projet de loi sur la question, élaboré par la Banque centrale, « est actuellement dans le processus d’adoption », a déclaré Abdellatif Jouahri, cité par la presse locale. Il sera question pour le royaume chérifien d’encadrer les activités liées aux cryptomonnaies tout en garantissant la protection des investisseurs et la stabilité financière du pays. La BAM étudie également la possibilité de lancer une monnaie numérique de banque centrale, qui pourrait contribuer à renforcer l’inclusion financière.
Le Maroc revoit ainsi sa position sur les cryptoactifs. En 2017, le pays d’Afrique du Nord avait interdit leur utilisation, considérant qu’ils violaient les réglementations de change avec des risques de blanchiment d’argent, de fraude et de volatilité des marchés. Toutefois, malgré cette interdiction, leur usage s’est poursuivi de manière clandestine.
En 2022, le pays occupait la 20ᵉ place mondiale en termes d’adoption de cryptomonnaies sur 155 pays, d’après « The 2023 Geography of Cryptocurrency Report » de Chainalysis, spécialiste américain de la blockchain.
Cette initiative s’inscrit dans une tendance mondiale. Par exemple, l’Union européenne a mis en place un cadre réglementaire complet avec son règlement européen sur les marchés de cryptoactifs (MiCA). En Afrique, la République centrafricaine a adopté depuis 2022, le bitcoin comme monnaie officielle au côté du franc CFA et légalisé l’usage des cryptomonnaies.
Les transactions en Afrique restent modestes par rapport à la dynamique mondiale. Entre juillet 2022 et juin 2023, elles ont atteint 117,1 milliards de dollars en Afrique subsaharienne, soit 2,3% des transactions mondiales en cryptomonnaies, selon une étude de Chainalysis.
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