Le président de la Transition malienne, le général Assimi Goïta , a annoncé, le dimanche 19 janvier, la mise en place d’une industrie militaire nationale dès 2025, lors de son discours à l’occasion du 64ᵉ anniversaire de l’Armée malienne.

« Le processus d’équipement des Forces armées et de sécurité se perfectionnera en 2025 avec la mise en place d’une industrie militaire. Nous travaillons activement à l’installation d’usines d’armements avec des unités d’assemblage d’armes individuelles et collectives, de montage de véhicules tactiques légers ; de fabrication de munitions et d’explosifs à usage civil », a déclaré le chef de l’Etat.

Ce projet s’inscrit dans une stratégie globale de modernisation des infrastructures militaires, visant à renforcer les capacités des Forces armées maliennes (FAMA). Il s’agit notamment d’une réorganisation opérationnelle avec l’établissement de bases avancées, permettant un meilleur contrôle des zones sensibles et un renforcement de la présence étatique.

Cette annonce intervient dans un contexte marqué par une recrudescence des attaques des groupes armés, notamment dans la région du Liptako-Gourma, frontalière du Burkina Faso et du Niger.

Malgré ces défis, le président Goïta a salué les progrès réalisés en matière de formation, d’équipement et de doctrine militaire. Notons que les efforts financiers sont significatifs, avec une hausse du budget de la défense, qui est passé de 106,96 milliards FCFA (environ 169 millions $) en 2022 à 124 milliards FCFA en 2025.

Le chef de l’Etat a également rendu hommage aux soldats maliens, soulignant leur engagement dans la lutte contre les groupes armés terroristes. Parmi les récentes actions, on compte la neutralisation de 14 terroristes à Diangassagou, ainsi que des frappes aériennes à Nampala et Tombouctou.

Selon l’Institut international de recherche sur la paix (Sipri), le Mali a enregistré une augmentation de 210% de ses importations d’armes entre 2018 et 2022, avec pour fournisseurs des pays comme la Russie, le Brésil, la Chine et la Turquie. Mais, avec la création de sa propre industrie militaire, le pays envisage de réduire sa dépendance vis-à-vis des acteurs étrangers et de consolider sa capacité à produire localement des équipements stratégiques.