Ces plateformes figurent dans le Top 10 des aéroports les plus fréquentés d’Afrique. Les pays qui les abritent constituent les 1ères destinations touristiques du continent, ce qui traduit un fort potentiel de trafic et la nécessité d’augmenter les capacités actuelles pour répondre aux perspectives de croissance.
Les aéroports internationaux du Caire (Égypte), Mohammed V de Casablanca (Maroc), Jomo Kenyatta (JKIA au Kenya), OR Tambo de Johannesburg et du Cap (Afrique du Sud) sont passés à la vitesse supérieure dans les plans d’extension de leurs installations.
Le Kenya a achevé l’étude de faisabilité et prévoit de lancer un appel public à manifestation d’intérêt pour une compétition entre les investisseurs. Du côté de l’Afrique du Sud, la ministre des Transports Sindisiwe Chikunga a déclaré cette semaine avoir autorisé l’Airports Company South Africa (Acsa) à lancer le programme d’investissement dans les 2 aéroports principaux du pays.
L’Égypte a annoncé un appel d’offres pour la concession de ses aéroports, dont celui du Caire, dans l’objectif d’attirer des investisseurs pour financer le plan d’extension, alors que le Maroc a choisi cette semaine le groupe espagnol Ineco pour élaborer le plan d’agrandissement de la plateforme Mohammed V de Casablanca suivant des prévisions de croissance du trafic aux horizons 2040 et 2050.
Détails techniques sur les projets
À l’aéroport du Caire, les travaux devraient entre autres porter sur la construction de nouveaux terminaux, d’aérogares et autres installations pour au final doubler la capacité d’accueil des infrastructures. Selon l’office national des aéroports (ONDA) du Maroc, le développement des nouvelles infrastructures de Mohammed V se fera du côté ouest des terminaux existants et devrait inclure la construction de terminaux, d’une nouvelle piste et ses voies de circulation permettant des approches parallèles indépendantes, ainsi que des parkings pour avions entre la nouvelle piste et le doublet existant.
La plateforme Jomo Kenyatta sera quant à elle dotée d’une 2ème piste d’atterrissage, un nouveau terminal, de voies de circulation et de liaison, et d’aires de stationnement supplémentaires pour avions. À Johannesburg, les investissements permettront de construire un nouveau terminal de fret, des bureaux, des espaces commerciaux, un hôtel, etc., tandis qu’à Cape Town il s’agira d’agrandir le terminal domestique, de rénover la piste d’atterrissage N°1 et de construire d’autres infrastructures.
Il faut indiquer qu’un plan est également en cours pour doter Cape Town d’un deuxième aéroport d’ici 2027.
Capacités actuelles et perspectives de croissance de trafic
JKIA, construit en 1970 pour une capacité de 2,5 millions de passagers, traite actuellement près de 7 millions de passagers par an. L’aéroport international du Caire considéré comme le plus important d’Afrique, a accueilli plus de 26 millions de voyageurs en 2023 alors que celui de Casablanca a enregistré 9,7 millions de passagers la même année. Le débit d’activité du complexe OR Tambo se chiffre à 14,78 millions de voyageurs, et celui pour Cape Town est d’environ 7, 8 millions de voyageurs.
Les volumes sur certaines plateformes devraient être encore plus importants les années à venir, d’autant plus que certains de ces aéroports n’ont pas encore égalé leur record de trafic d’avant pandémie.
Ces investissements sont annoncés dans un contexte où l’Afrique enregistre l’un des taux de croissance de trafic les plus importants au monde, avec une perspective de hausse des volumes d’environ 5,7% par an en moyenne jusqu’en 2034 selon les prévisions de l’IATA. D’ici 2040, les flux de passagers dans les aéroports africains devraient doubler.
Atouts et défis
Les 5 aéroports susmentionnés ont en commun le secteur touristique comme gros apporteur de trafic. L’Égypte, le Maroc, l’Afrique du Sud et le Kenya font partie des premières destinations touristiques du continent africain, avec des arrivées qui ont atteint en 2023 respectivement 14,9 millions, 14,5 millions, 8,48 millions et 1,75 million de visiteurs.
Comme le Maroc qui table désormais sur 17,5 millions d’arrivées d’ici 2026, ces pays ont dans l’ensemble des objectifs ambitieux pour les prochaines années, mais les politiques intérieures en matière d’immigration manquent de souplesse. Excepté le Kenya qui s’apprête à supprimer les visas d’entrée pour les ressortissants africains, le voyage vers ces destinations continue d’être compliqué par cet aspect.