Inaugurée en 2000 par Randgold Resources (aujourd’hui intégrée à Barrick), la mine d’or de Morila figure parmi les plus productives de l’histoire aurifère du Mali. Avec plus de 6 millions d’onces extraites (soit 170 tonnes), son ancien propriétaire estime que ses réserves encore exploitables dépassent les 85 tonnes.
Désormais, la mine appartient entièrement à l’État malien. Dans un communiqué publié le vendredi 31 janvier, la société australienne Firefinch a annoncé la vente de sa participation de 80 %, permettant au gouvernement, déjà détenteur des 20 % restants, d’en prendre le contrôle total.
C’est en mai 2024 que les deux parties ont conclu un accord aux termes duquel la compagnie minière publique malienne, Société de Recherche et d’Exploitation des Ressources minérales du Mali (SOREM), devait prendre le contrôle de l’actif. Un litige financier entre l’un des sous-traitants de la mine et Firefinch est cependant venu retarder la conclusion de l’opération. En novembre 2024, Firefinch a finalement annoncé le retrait de la plainte déposée par son ancien partenaire, permettant à la transaction d’être bouclée.
Avec cette acquisition, la SOREM ajoute à son portefeuille un actif hébergeant plus de 3 millions d’onces (85 tonnes) d’or, selon une estimation publiée en septembre 2022 par Firefinch. Exploitée depuis 2000, la mine était considérée en fin de vie par ses précédents propriétaires (Barrick Gold et AngloGold Ashanti), qui l’ont vendue en 2020 à Firefinch. Malgré des plans de relance prometteurs, cette société australienne n’a pas réussi à prospérer avec cet actif. Il faudra attendre les prochains mois pour voir le sort qui est réservé à Morila.
Dotée d’un capital de 100 millions FCFA (environ 160 000 $) à sa création, la SOREM est notamment chargée d’exploiter les mines du portefeuille de l’État. Le gouvernement a déjà annoncé en octobre 2024 le transfert à la SOREM d’une autre mine considérée en fin de vie et acquise par l’État auprès d’AngloGold et du canadien Iamgold. Jusqu’ici cependant, la société dirigée par Tiegoum Traoré n’a dévoilé aucun plan d’exploitation des actifs sous gestion.
Si les plans du gouvernement réussissent, la SOREM devrait permettre que l’or du pays « brille davantage pour tous les Maliens », notamment à travers la hausse des revenus que le gouvernement tire du secteur. Le secteur minier, principalement dominé par l’exploitation du métal jaune, représente déjà près de 80 % des exportations et 22 % des revenus de l’État malien.