Alphamin Resources est le principal producteur d’étain en République Démocratique du Congo, avec une production atteignant 12 568 tonnes en 2023. Cette année, l’entreprise a considérablement augmenté sa production, profitant d’une hausse des prix de l’étain sur le marché mondial.
En RDC, la production d’Alphamin Resources a augmenté de 28 % en glissement annuel pour atteindre 12 087 tonnes d’étain durant les neuf premiers mois de 2024. C’est ce qu’il faut retenir d’un bilan publié le 3 octobre par la compagnie, qui se trouve ainsi bien placée pour profiter de la hausse des prix du métal cette année.
Sur la bourse de Londres, le prix de l’étain au comptant a progressé de 34 % depuis le début de l’année, s’échangeant à 33 810 dollars la tonne le 3 octobre. Cette hausse peut s’expliquer par un approvisionnement mondial limité, notamment en Indonésie et au Myanmar, deux pays qui représentent 40 % de la production mondiale selon la Banque Mondiale.
Evolution du prix de l’étain à la bourse de Londres
En Indonésie par exemple, l’International Tin Association note une baisse de 54 % des exportations d’étain raffiné à 14 752 tonnes au premier semestre 2024. BMI, une unité de Fitch Solutions, a souligné début septembre que l’exploitation de la mine de Man Maw, qui représente la quasi-totalité de l’approvisionnement en étain du Myanmar, n’a pas encore repris.
L’amélioration des prix au niveau mondial se traduit pour Alphamin Resources par une hausse du prix moyen de vente de l’étain produit en RDC. Ce prix moyen est ainsi passé de 26 557 dollars la tonne pour le troisième trimestre 2023 à 31 757 dollars la tonne un an plus tard. Conjuguée à la hausse des quantités vendues induite par une production plus élevée, la hausse des prix favorise par ailleurs une augmentation des revenus d’exportations pour la RDC.
Notons que les perspectives de prix sont orientées à la hausse selon BMI. Les analystes prévoient que l’étain atteigne 45 000 dollars la tonne d’ici 2033, notamment grâce à un marché en déficit à partir de 2028. Alphamin rappelle ainsi « qu’aucun investissement majeur n’est réalisé » en matière de production d’étain ces dernières années, ce qui devrait contribuer à resserrer l’offre à long terme.
« Du côté de la demande, l’utilisation mondiale de l’étain augmentera rapidement grâce à l’utilisation du métal dans l’électronique [en particulier parce que les véhicules électriques contiennent de plus en plus d’électronique dans leur carrosserie] et les panneaux solaires [dans les cellules photovoltaïques], cimentant le statut de l’étain en tant que produit de base de l’avenir », ajoute BMI.
Alphamin veut produire 17 à 18 000 tonnes d’étain en 2024, contre 12 568 tonnes en 2023. Alors que la compagnie vise ensuite une production annuelle de 20 000 tonnes d’étain, la RDC se retrouve en bonne position pour profiter de ces perspectives favorables. D’autres acteurs, comme Rome Resources, sont actifs dans l’exploration et pourraient bientôt contribuer à une hausse significative de la production congolaise d’étain. Il faut y ajouter la production artisanale d’étain, dont les chiffres sont néanmoins difficiles à obtenir.