Une semaine après la publication du 14e rapport de la Banque mondiale sur la Côte d’Ivoire, centré sur le financement climatique, Abidjan a accueilli une table ronde sur le financement climatique. Objectif, faire le point des besoins, des efforts déjà consentis et des soutiens attendus par le pays.
Ce vendredi 5 juillet 2023, la Côte d’Ivoire a accueilli une table ronde sur le financement climatique. L’événement, qui s’est tenu au Sofitel Hotel Ivoire d’Abidjan, a réuni plusieurs membres du gouvernement, dont le Premier ministre Robert Beugré Mambé, le vice-président régional de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, Ousmane Diagana, et le Directeur Général adjoint du FMI, Bo Li.
L’événement a également rassemblé de nombreux experts et partenaires techniques, et s’est tenu quelques jours après la publication de la 14e édition de l’analyse économique de la Banque mondiale sur la Côte d’Ivoire, mettant l’accent sur la stratégie de financement climatique du pays. Ayant pour thème « Renforcer le partenariat pour le financement du développement durable en Côte d’Ivoire », cette rencontre visait à renforcer la coopération internationale et à élaborer des stratégies efficaces pour lutter contre les effets du changement climatique au pays des Éléphants. Les discussions ont porté notamment sur les défis spécifiques que le changement climatique pose à la Côte d’Ivoire, tant sur le plan environnemental qu’économique et financier.
Il faut rappeler que, comme plusieurs de ses pairs africains, la Côte d’Ivoire fait partie des pays particulièrement menacés par les risques climatiques, malgré de faibles émissions de gaz à effet de serre. Selon le FMI, le pays pourrait perdre jusqu’à 13 % de son PIB d’ici 2050 s’il ne finance pas efficacement sa lutte contre le changement climatique. Dans le cadre de sa contribution déterminée au niveau national (CDN), la Côte d’Ivoire a estimé ses besoins de financement à 22 milliards de dollars, à mobiliser avec l’appui des partenaires multilatéraux ainsi que du secteur privé. Cependant, la mobilisation reste lente, notamment en raison de la non-concrétisation des promesses de financement des pays riches, principaux pollueurs mondiaux.
« La lutte contre le changement climatique nécessite des investissements importants à mobiliser rapidement pour réduire la vulnérabilité du pays. Rien que pour la mise en œuvre des contributions déterminées au niveau national jusqu’en 2030, les ressources nécessaires sont estimées à environ 17 % du PIB sur la période. Dans cette perspective, l’appui des partenaires internationaux, des institutions financières, des donateurs et des investisseurs privés apparaît essentiel pour amplifier nos efforts et atteindre nos objectifs climatiques. C’est tout l’essence de cette table ronde, dont l’objectif est de solliciter votre appui », a souligné Robert Beugré Mambé, Premier ministre de la Côte d’Ivoire.
La Côte d’Ivoire, bon élève de la lutte contre le changement climatique
Dans son discours, le vice-président régional de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, Ousmane Diagana, a félicité les autorités ivoiriennes pour leurs efforts dans la lutte contre le changement climatique. Selon lui, trois initiatives majeures soulignent le leadership de la Côte d’Ivoire en matière de climat en Afrique de l’Ouest : l’adoption par décret du Rapport sur le Climat et le Développement (CCDR), faisant de la Côte d’Ivoire le premier pays à le faire, les efforts menés dans le cadre de la Facilité pour la Résilience et la Durabilité (FRD) du FMI, et l’opérationnalisation du CCDR. Il a également suggéré la création d’un Secrétariat chargé de la mise en œuvre et du suivi de l’action climatique du gouvernement et du secteur privé.
« Le pays est véritablement à la pointe de la mobilisation des financements, ayant déjà émis sa première obligation durable et se positionnant comme un leader dans la région », a-t-il déclaré. Et d’ajouter : « Nous tenons à féliciter la Côte d’Ivoire pour cette réalisation et exprimons notre fort soutien à continuer d’innover en établissant un cadre solide de financement lié à la durabilité ».