L’Afrique occupe la cinquième place parmi les principales régions productrices de sucre au niveau mondial, derrière l’Asie, l’Amérique du Sud, l’Europe et l’Amérique centrale. Bien que la production mondiale de sucre soit prévue en hausse pour la campagne 2024/2025, les principaux producteurs africains risquent de rester en retrait de cette tendance globale.
La production mondiale de sucre devrait atteindre 186,6 millions de tonnes en 2024/2025, selon les prévisions du Département américain de l’agriculture (USDA) dans son dernier rapport sur le marché mondial de la denrée, publié le samedi 2 novembre dernier. Ce volume représente une hausse de 1,5 %, soit une augmentation de 2,8 millions de tonnes par rapport à la campagne précédente.
Cette prévision optimiste intervient dans un contexte où l’offre en provenance du Brésil, premier producteur mondial représentant environ 25 % de la production mondiale, devrait baisser de 5 % en raison de la sécheresse ayant réduit les rendements des cultures de canne à sucre.
Toutefois, l’USDA précise que cette faiblesse de l’offre brésilienne sera compensée par les hausses attendues en Inde, en Chine et en Thaïlande qui ont bénéficié de conditions climatiques plus favorables. Ensemble, ces trois pays représentent environ 30 % de la production mondiale de sucre.
Malgré la hausse globale anticipée de la production sucrière, les perspectives sont mitigées pour les leaders africains, notamment l’Égypte et l’Afrique du Sud, respectivement 1ᵉʳ et 2ème producteurs du continent.
En Égypte, la production devrait stagner à 2,6 millions de tonnes, selon l’USDA. Dans son dernier rapport sur le marché sucrier égyptien, l’organisation prévoyait une baisse de l’approvisionnement des sucreries en canne, en raison d’une réorientation des ventes vers l’industrie de la mélasse, où les prix d’achat proposés aux agriculteurs sont plus attractifs.
« En réponse aux prix de rachat relativement bas fixés par le gouvernement, les cultivateurs de canne à sucre en Égypte modifient leurs canaux de commercialisation et leurs décisions de plantation, s’éloignant de la production traditionnelle de sucre centrifugé pour se tourner vers la vente directe aux petits producteurs de mélasse noire », soulignait alors l’organisme américain. Il convient de noter qu’en Égypte, le sucre de canne représente environ 38 % de la production sucrière totale, le reste provenant de la betterave sucrière.
En ce qui concerne l’Afrique du Sud qui produit exclusivement du sucre de canne, la production sucrière est attendue en baisse de 3 % en 2024/2025, soit 67 000 tonnes de moins que la campagne précédente pour s’établir à 2 millions de tonnes.
D’après l’USDA, cette baisse attendue est attribuée à des conditions climatiques défavorables, notamment une chaleur excessive et une sécheresse, qui ont réduit les rendements de canne à sucre au cours de l’année 2024.