Au Ghana, le niébé transgénique a été approuvé en juin 2022 pour l’alimentation humaine, animale et la culture. Ce feu vert obtenu auprès de l’Autorité nationale de biosécurité (NBA) a fait du pays, le second d’Afrique de l’Ouest à opter pour cette variété après le Nigéria.
Au Ghana, la ville de Tamale située dans le Nord a été le 25 juillet dernier, le lieu du lancement de la diffusion commerciale du niébé génétiquement modifiée (niébé Bt), première culture OGM du pays.
La cérémonie rapportée par plusieurs médias locaux a réuni des représentants de diverses institutions, dont le Conseil de la recherche scientifique et industrielle (CSIR) et la Fondation africaine pour la technologie agricole (AATF). Elle fait suite à la validation et l’approbation au catalogue national des semences par le Comité national de diffusion et d’enregistrement des variétés.
Développé par l’Institut de la recherche agricole de Savannah (SARI) à partir de gènes fournis par Monsanto (Bayer), le niébé Bt est résistant à l’insecte « Maruca vitrata », principal ravageur de la culture (foreur de gousses).
En outre, selon les chercheurs, la légumineuse génétiquement modifiée peut afficher un rendement de 2 tonnes par hectare, soit un niveau quatre fois supérieur à celui des variétés conventionnelles utilisées jusqu’ici. « Il s’agit d’un jour exceptionnel pour le secteur agricole ghanéen et pour la marche vers la sécurité alimentaire […] », s’est réjoui Paul Bosu, directeur général du CSIR en parlant du lancement.
Plus globalement, cet enthousiasme du responsable par rapport à la percée de la biotechnologie dans le pays tranche avec les critiques adressées par l’Association des paysans du Ghana (PFAG) sur l’approbation de nouvelles variétés notamment de soja et de maïs.
Le groupement voit dans l’introduction des cultures OGM, une menace pour la diversité variétale et a exprimé ses craintes d’une « perte du système agricole indigène au profit d’une poignée de multinationales du génie génétique ».
Pour rappel, le niébé est la légumineuse la plus cultivée au Ghana avec une récolte dépassant les 365 000 tonnes en 2022, selon les données du Département américain de l’agriculture (USDA).