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Centrafrique : après la fin de l’embargo sur les diamants, cap sur la transparence

La Centrafrique a récemment célébré la levée des restrictions imposées en 2013 par le Processus de Kimberley sur les exportations de diamants. Cependant, cette avancée reste partielle, car le pays demeure suspendu par l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives.

La Centrafrique a récemment célébré la levée des restrictions imposées en 2013 par le Processus de Kimberley sur les exportations de diamants. Cependant, cette avancée reste partielle, car le pays demeure suspendu par l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives.

Le Processus de Kimberley (KP) a levé mi-novembre les dernières restrictions sur les exportations de diamants de la République centrafricaine. Ce résultat, salué par les autorités comme une reconnaissance des efforts pour assainir le secteur minier, intervient alors que l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE) appelle le gouvernement à renforcer la transparence.

Le conseil d’administration de l’organisation a annoncé le 12 novembre la suspension de la Centrafrique, à l’issue de sa dernière évaluation de la mise en œuvre de la Norme ITIE. Avec un score « faible » de 45 points, le pays accuse en effet un retard, notamment en matière de participation de la société civile et de transparence.

Par exemple, des représentants de la société civile n’ont pas pu se rendre dans certaines zones minières clés à cause des « interdictions de voyager », et les autorités n’ont pas éclairci les soupçons d’octroi de permis à des entreprises associées à des groupes de sécurité privée, comme le groupe Wagner (désormais Africa Corps).

« De fortes inquiétudes subsistent quant aux violations du Protocole de l’ITIE sur la participation de la société civile, notamment en ce qui concerne les libertés d’expression et d’association », a déclaré Helen Clark, présidente du conseil d’administration. Elle a encouragé le gouvernement à prendre rapidement des mesures correctives, et a mandaté le Secrétariat international pour suivre de près les progrès réalisés.

Notons que la Centrafrique a jusqu’en janvier 2027 pour mettre en œuvre les recommandations du conseil et pourra solliciter une nouvelle évaluation anticipée afin de montrer ses progrès et lever éventuellement la suspension. En 2013 par exemple, l’ITIE a suspendu la Centrafrique, avant de lever la suspension en 2021.

Avec le Processus de Kimberley aussi, la Centrafrique a obtenu en 2015 et 2018 des levées partielles de l’embargo sur les diamants avant la fin récente des restrictions sur les 24 zones d’exploitations de diamants que compte le pays. Selon les chiffres du KP, les exportations de diamants de la Centrafrique ont atteint 12,26 millions de dollars en 2023, contre 63,77 millions $ en 2012, dernière année avant l’embargo.

En attendant de connaitre l’impact de la levée de la suspension sur les revenus générés par les diamants en Centrafrique, rappelons que la transparence dans l’industrie minière a également des bénéfices. En RDC par exemple, la divulgation des contrats miniers avec la Chine et le débat public qui s’en est suivi autour des bénéfices de l’accord ont contribué à une renégociation par le gouvernement, avec à la clé 4 milliards $ de revenus supplémentaires attendus.

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