Depuis le début de l’année 2024, les prix du café se maintiennent à des niveaux élevés. Face aux inquiétudes persistantes concernant l’approvisionnement sur le marché international, les cours de l’arabica, la principale variété cultivée, ont atteint de nouveaux sommets.
Le lundi 25 novembre 2024, les prix de référence du café arabica ont clôturé à 3,08 $ la livre soit 6,7 $ le kilogramme sur l’Intercontinental Exchange signant leur plus haut niveau depuis 1997, d’après la plateforme spécialisée dans l’analyse d’information financière Barchart.
Globalement, ce nouveau sommet marque une croissance de plus de 62 % des cours de l’arabica depuis le début de l’année où il était échangé à près de 4,1 $ le kilogramme sur l’ICE en janvier.
Selon les observateurs, la poursuite de cette dynamique de croissance est à mettre en lien avec les craintes liées à l’approvisionnement concernant les récoltes dans les principaux pays producteurs, notamment le Brésil qui a connu en 2024 l’une des pires sécheresses de son histoire. Il faut rappeler que le pays d’Amérique du Sud est le principal producteur d’arabica comptant pour environ 47 % de l’offre mondiale.
Dans son dernier rapport sur le marché brésilien publié le mardi 19 novembre dernier, le Département américain de l’agriculture (Usda) projette une stagnation de la production totale de café dans le pays à 66,4 millions de sacs soit 3,9 millions de tonnes (1 sac = 60 kg) en 2024/2025 en dépit de la situation climatique. L’organisme américain anticipe en outre une baisse de 26 % des stocks finaux à 1,2 million de sacs soit 72 000 tonnes en raison de la croissance de la demande ce qui pourrait renforcer les tensions sur le marché mondial.
Une aubaine pour les leaders africains de l’offre d’arabica
Plus largement, la poursuite de la dynamique haussière des cours de l’arabica devrait contribuer aux ambitions de croissance de certains exportateurs africains au cours de la campagne de commercialisation de 2024/2025 dont la première partie s’achèvera fin décembre.
Premier producteur africain de café africain et 2ème exportateur de la fève du continent derrière l’Ouganda, l’Éthiopie qui produit essentiellement de l’arabica, ambitionne d’augmenter ses recettes d’exportations de près de 43 % pour atteindre 2 milliards $ en 2024/2025. Alors que les projections formulées par l’Usda tablent sur une stagnation de la récolte dans le pays à 8,36 millions de sacs (501 600 tonnes), la hausse continue des prix de la fève constitue une opportunité pour maximiser les revenus de la filière éthiopienne.
Comme en Éthiopie, la Côte d’Ivoire principal producteur de café en Afrique de l’Ouest produit également exclusivement de l’arabica. D’après les prévisions de l’Usda, la nation éburnéenne devrait enregistrer une croissance de 3,7 % de sa récolte de café à 1,4 million de sacs, soit 84 000 tonnes en 2024/2025 ce qui laisse entrevoir également une amélioration des recettes d’exportations.