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Batteries : une demande multipliée par 7 d’ici 2035, de quoi raviver l’optimisme en Afrique

Selon les dernières prévisions de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), la demande mondiale de batteries devrait être multipliée par sept d'ici 2035. Ces perspectives prometteuses s'inscrivent dans un contexte de baisse des prix de plusieurs minéraux critiques, tels que le lithium, le cobalt et le graphite, éléments essentiels à la fabrication des batteries.
Selon les dernières prévisions de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), la demande mondiale de batteries devrait être multipliée par sept d’ici 2035. Ces perspectives prometteuses s’inscrivent dans un contexte de baisse des prix de plusieurs minéraux critiques, tels que le lithium, le cobalt et le graphite, éléments essentiels à la fabrication des batteries.

Malgré cette tendance baissière, les prévisions de l’AIE offrent aux  pays africains concernés par ces minéraux des raisons d’espérer un redressement à moyen et long terme.

En 2023, la demande mondiale de batteries a déjà enregistré une progression de plus de 40 % par rapport à 2022, atteignant 850 GWh. Cette hausse est principalement portée par les ventes de véhicules électriques, qui représentent près de 90 % de la demande totale. Selon le rapport de l’AIE intitulé « EV Battery Supply Chain Sustainability », cette dynamique devrait se poursuivre, avec une multiplication par 4 de la demande d’ici 2030 et par 7 d’ici 2035, dans un scénario où les politiques actuelles seraient maintenues.

Dans un scénario plus ambitieux, où les engagements climatiques annoncés par les pays seraient pleinement tenus, la demande pourrait être multipliée par 9 d’ici 2035. Si le secteur énergétique mondial atteignait la neutralité carbone à l’horizon 2050, comme le prévoit le scénario Net Zero Emissions (NZE) de l’AIE, la demande pourrait être multipliée par 12.

Un impact potentiel sur les marchés des matières premières critiques

Ces prévisions optimistes pour le marché des batteries sont de bon augure pour les matières premières critiques comme le lithium, le cobalt et le graphite. Ces minéraux jouent un rôle clé dans la fabrication des batteries et sont largement présents sur le continent africain. Toutefois, ces marchés traversent actuellement une période difficile, marquée par une baisse des prix.

Par exemple, le prix du cobalt a baissé de moitié en deux ans, dans un contexte d’offre excédentaire. Selon le Cobalt Institute, un excédent du marché est déjà prévu pour 2025, ce qui pourrait maintenir les prix à leurs niveaux actuels. Sur la bourse des métaux de Londres, la tonne de cobalt s’échangeait à 24 300 dollars au 3 janvier 2025.

Le marché du lithium est également en berne : le prix de l’hydroxyde de lithium a chuté de près de 90 % depuis fin 2022. Selon Fastmarkets, les prix du spodumène de lithium ont baissé de plus de 84 % entre mars 2023 et mars 2024. Kent Masters, PDG d’Albermarle, premier producteur mondial de lithium, anticipe que « les prix resteront bas plus longtemps ».

Le graphite n’échappe pas à cette tendance baissière. Toujours selon Fastmarkets, les prix du graphite ont chuté de 33,43 % en 2023, passant de 530 à 575 dollars la tonne en décembre 2023, avant de tomber à 450 dollars la tonne en octobre 2024. Ce niveau reste proche du plus bas enregistré en 2020, soit 430 dollars la tonne.

La baisse actuelle des prix des minéraux critiques représente un véritable défi pour les économies africaines. De nombreux pays du continent, notamment la République démocratique du Congo pour le cobalt (70 % de la production mondiale), le Zimbabwe et le Mali (producteurs de lithium), ainsi que le Mozambique et Madagascar (acteurs importants du marché du graphite), ont misé sur l’exploitation de ces ressources pour dynamiser leur croissance économique. Dans certains de ces pays, des craintes naissent quant à la viabilité des stratégies mises en place concernant ces minéraux ou encore de possibles retards dans le développement de nouveaux sites de production.

Ne pas (encore) rater le coche

Lors du précédent boom des véhicules électriques, qui avait entraîné une hausse significative des prix de plusieurs métaux critiques, les pays africains n’étaient pas suffisamment préparés et ont été largement devancés par des concurrents, notamment chinois, qui ont inondé les marchés avec leur production. Cette fois-ci, pour ne pas manquer l’opportunité qu’offre la transition énergétique mondiale d’ici 2030 ou 2035, ils devront faire les choses autrement, en relevant plusieurs défis majeurs, parmi lesquels celui du cadre réglementaire, l’insuffisance des infrastructures, le climat des affaires, ou encore la main-d’œuvre et les compétences.

Selon un rapport de Future Minerals Forum qui estime que 5 400 milliards de dollars d’investissements seront nécessaires dans les minéraux critiques d’ici 2035 pour soutenir la transition énergétique mondiale, l’Afrique est au centre des dynamiques mondiales. Les auteurs présentent même le continent comme une « alternative crédible à la domination de la Chine dans le raffinage et la transformation des minéraux critiques », du fait de ses ressources abondantes et sa proximité géographique avec les marchés européens et asiatiques.

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